Blogue du Jardin2M Comment démarrer ses semis intérieurs
L’idée de partir ses semis de plantes potagères à l’intérieur a gagné en popularité dans les dernières années. Certains jardiniers poussent même l’expérience jusqu’à se créer un jardin intérieur, leur permettant de récolter quelques légumes frais même pendant la saison froide : laitues, fines herbes, tomates cerises (variétés naines), poivrons et autres légumes-feuilles ou à fruits.
Vous êtes nouveaux dans les semis? Ces conseils vous permettront un plus grand succès.
1- CONTENANTS
La grosseur des contenants devra varier durant tout le processus. De l’étape semences à petits plants, il faut privilégier les petits contenants. Ainsi, les petites racines pourront absorber facilement l’humidité du terreau. Un contenant trop grand restera humide plus longtemps, ou à l’inverse, mettra plus de temps à s’humecter. De plus, les petits contenants conviennent parfaitement pour la période de germination, alors qu’on les placera sous le dôme transparent, dans un cabaret de culture.
Lorsque les semis auront au moins une vraie paire de feuilles (autres que les cotylédons), ils peuvent être repiqués dans un contenant légèrement plus grand, afin d’offrir aux racines plus d’espace et d’éléments nutritifs pour se développer et permettre une meilleure croissance des plants. Cette opération de repiquage pourra être répétée quelques fois durant tout le processus de semis, avant la mise en terre à l’extérieur.
2- TERREAU
Le terreau à semis doit être très léger et aéré. Il est idéalement composé de 1/3 de sable, 1/3 de tourbe et 1/3 de vermiculite. Il existe cependant des terreaux déjà prêts à l’emploi, contenant parfois un peu d’engrais.
3- PROFONDEUR DES SEMIS
La profondeur à laquelle les graines doivent être semées est proportionnelle à la grosseur même de la semence. De façon générale, les plus fines ou petites semences peuvent être saupoudrées sur le dessus du plateau et les plus grosses enfoncées à environ 2 cm de profondeur. Attention, certaines semences demandent de la lumière pour germer, alors que d'autres doivent être complètement recouvertes pour assurer la noirceur. Suivre les indications du fabricant sur le sachet.
4- DÔME ET HUMIDITÉ
Pour la période de germination, placez un dôme transparent au-dessus du contenant afin d’augmenter l’humidité. Toutefois, il est primordial d’essuyer toutes gouttelettes qui se forment à l’intérieur du dôme. En effet, l’un des grands secrets de la réussite des semis réside dans le taux d’humidité du sol et de l’air ambiant. Le terreau ne doit jamais être détrempé, ni trop sec. À cette étape, une simple vaporisation fine sur le dessus du terreau est souvent suffisante.
Dès que les semis auront germé, retirez le dôme de plastique et placez le plateau à environ 15-20 cm de la source lumineuse (néon). Vous devrez modifier la hauteur au fur et à mesure que pousseront les plants.
À partir de cette période, arrosez par capillarité (mettre le plateau de semis dans un bac d’eau). Les racines iront chercher l’eau dont elles ont besoin uniquement.
5- LUMIÈRE
La plus grande partie de la réussite des semis réside dans l’éclairage, qui doit reproduire les conditions extérieures. Un plateau placé sur le rebord d’une fenêtre devra être retourné régulièrement, sans quoi les plants pousseront trop rapidement en hauteur à la recherche de plus de lumière et risquent ainsi de s’affaiblir. À l’inverse, des semis sous néons seront plus trapus, plus vert et plus forts.
Vu la popularité grandissante des semis des dernières années, de nombreux produits d’éclairage sont apparus sur le marché et sont facilement accessibles aux jardiniers.
Les néons fluorescents de type Cool White sont faciles à utiliser et peu couteux. Placés très près (15 à 20 cm) de la source lumineuse, les plants pousseront droits et égaux, sans étiolement. Tout au long de la croissance des plants, il s’agira soit d’ajuster leur emplacement en hauteur par rapport à la source lumineuse ou de jouer sur la hauteur même des néons (accrochés avec des chainettes ajustables). D’autres types de néons sont également disponibles sur le marché, élargissant le spectre lumineux, dont certains permettent même la croissance de fruits.
Les néons permettent aussi de contrôler le nombre d’heures idéal de luminosité. Une durée d’environ 14 à 16 heures par jour de lumière est fortement recommandée.
6- REPIQUAGE
Le repiquage consiste à séparer les plantules (dès qu'elles ont une première paire de vraies feuilles) et les transplanter individuellement. À cette étape, il peut être nécessaire d'éliminer le surplus de semences et de ne garder que les plus sains. Sortez les plants un à un, délicatement (à l’aide d’un bâton popsicle par exemple) et transplantez dans un contenant plus grand rempli de terreau neuf.
Par la suite, la plupart des plantes vont profiter d'être repiquées plus d'une fois dans un contenant plus grand. Cette étape permet chaque fois de planter le semis plus profondément dans le sol, favorisant un meilleur enracinement ainsi qu’un plant plus trapu. Dès que les racines semblent prendre toute la place dans le contenant, considérez qu’il est temps de repiquer.
Le repiquage permet aussi d’ajouter les éléments nutritifs qui viennent à manquer à la plantule dans son petit pot.
- Supplément croissance- Myke
- Engrais d’algues marines- Bionik
- Engrais semis et fines herbes- Bionik
- Hydrolysat de poisson- Acadie
*Attention, tous les cucurbitacées (concombres, courges, melons, etc.) sont fragiles au repiquage. Pour ces derniers, mieux vaut les semer en godet de tourbe ou pastille de Jiffy et simplement planter la pastille complète dans un plus grand contenant lors du repiquage. Les racines seront ainsi préservées du choc de.
7- ACCLIMATATION
Une fois la température extérieure plus clémente, il est temps de commencer à sortir les plants.
Si vous disposez d’une serre, l’acclimatation pourra se faire plus tôt en saison. Vos plants pourront profiter des rayons du soleil, bien à l’abri des vents. Attention, il faut rentrer les plants la nuit, tant que les températures nocturnes descendent sous les 10 degrés Celsius.
En l’absence de serre, sortez vos plants à l’extérieur, quelques heures à la fois, à l’ombre, lorsque la température atteint environ 12 degrés Celsius. Pendant 7 à 10 jours, augmentez graduellement le nombre d’heures à l’extérieur et le nombre d’heures au plein soleil. Vos plantes pourront ainsi augmenter leur résistance au vent, à la chaleur, aux rayons du soleil et au froid nocturne. Une fois cette acclimatation terminée, vous pouvez planter vos végétaux en pleine terre, dès que tous les risques de gels au sol sont passés.
PROBLÈMES ET SOLUTIONS
Semis allongés, pâles, faibles : manque de lumière. Approchez les semis des néons.
Semis qui cassent ou se couchent, à partir de la base : maladie de la fonte des semis. Cette maladie survient lorsque le terreau est trop humide et qu’il y a un manque d’aération. L’apport d’un ventilateur dans la pièce, ainsi qu’un arrosage moins fréquent pourra permettre de sauver les semis encore sains.
CALENDRIER
Voici des dates approximatives pour partir différentes variétés de légumes, fines herbes et annuelles à l'intérieur, pour la région de Montréal. N’oubliez pas de suivre les indications sur chaque paquet de semences.
Mi-février: Artichaut, chou-fleur, certains piments forts, romarin
Début mars: Céleri, céleri rave, ciboulette, poireau, persil, oignons
Mi-mars: Tomates (jusqu’à fin avril), poivrons, aubergine, poireaux
Mi-avril: Laitue, bette à carde, brocoli, choux de bruxelles, fenouil
Fin avril à mi-mai: Cantaloup, melon d’eau, citrouille, concombre, maïs
Pour plus de renseignements sur les différentes techniques et dates de semis, n’hésitez pas à venir rencontrer les conseillers en centre jardin!
Bon succès!
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